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HISTOIRE DE BRETAGNE APRÈS 1491

Histoire de la Bretagne après 1491

— la Bretagne pendant la renaissance (1491-1610):

La duchesse Anne de Bretagne décide de se rendre à Notre-Dame du Folgoët suite à un vœu pour la guérison de son mari le roi Louis XII, elle en profitera pour faire une sorte de tro-breiz en visitant une grande partie des villes de son duché à partir de fin juin ou début juillet 1505 et voir ses chers Bretons dont elle espérais encore préserver l'indépendance en mariant sa fille et héritière Claude avec le futur Charles Quint mais l'histoire en décida autrement. Anne de Bretagne devra abréger son voyage sur demande de son mari et quitter son duché fin septembre 1505, elle ne put visiter Saint-Malo, Dol et Rennes (l'historien Alain Bouchart dans les Grandes Croniques de Bretaigne de 1515 parle du passage de la duchesse Anne à Dinan puis de la déception des rennais de ne pas "recepuoir leur maistresse", laquelle se dirigea vers Vitré).

Les principales étapes du voyage seront Nantes où de grandes fêtes l'attendent, Vannes où elle prie Saint-Patern, le Folgoët but du voyage où elle invoque Notre-Dame du Folgoët, Brest où elle désire voir le vaisseau de 200 canons "la Cordelière " dont elle était la marainne (le vaisseau prendra part dans la bataille de la pointe Saint-Mathieu le 10 août 1512), Saint-Jean du Doigt où elle demande à pouvoir appliquer le doigt de Saint-Jean sur son œil malade, Morlaix où son arbre génélogique fait de personnages vivants lui est présenté et une vraie hermine lui est donné, un mouvement brusque de l'hermine provoqua une petite peur de la duchesse avant que Pierre de Rohan lui dise "que craignez-vous madame? ce sont vos armes" et Tréguier où elle se recueille sur le tombeau de Saint-Yves.

De nombreuses maisons où la duchesse a couché ou aurait couché porteront ensuite le nom de "maison de la duchesse Anne".

carte de saint-brieuc
carte de saint-brieuc
Maison de la duchesse Anne
à Guingamp
à Morlaix

bretagne gallo-romaine
Carte de l'itinéraire empreinté par la duchesse Anne de Bretagne en 1505

Le 10 août 1512 la flotte Franco-Bretonne de 22 navires commandée par le vice-amiral de Clermont est mouillé à l'ouverture du goulet de Brest lorsqu'une escadre anglaise de 25 navires apparait au large, de Clermont décide d'appareiller pour rentrer dans la rade de Brest en laissant 3 bâtiments pour assurer leurs arrières, il s'agit du vaisseau amiral la Loyse (790 t.), du vaisseau breton la Cordelière (600 t.) commandée par Hervé de Porzmoguer et de la nef de Dieppe (336 t.) beaucoup plus petite et moins bien armé mais plus maniable.

Le vaisseau amiral anglais Mary Rose (500 t.) commandé par l'amiral Edward Howard démâte la Loyse qui trouve son salut dans la fuite vers Brest, la Cordelière quand à elle met les voiles vers le plus gros vaisseau de l'escadre ennemie en l'occurrence le Regent (1000 t.) ce dernier est protégé par le Mary James (400 t.) et le Sovereign (800 t.) mais ils sont mis hors d'état de nuire par la Cordelière qui réussi à les démâtés puis après des canonnages de plus en plus près, la Cordelière et le régent arrivent bord à bord ce qui permet un sanglant abordage mutuel qui se termine en incendie avant l'explosion des 2 vaisseaux ce 10 août 1512. La tradition vraie ou fausse prétend que de Portzmoguer le capitaine breton de la Cordelière voyant ses hommes en sous nombre face aux Anglais aurait dit "nous allons fêter Saint-Laurent (10 août) qui périt par le feu" puis aurait mis le feu à la Sainte-Barbe (poudrière) de son vaisseau et provoquer l'explosion de la Cordelière et du Regent toujours bord à bord.

Anne de Bretagne
1491 mariage de la duchesse Anne avec le roi de France Charles VIII le 6 décembre à Amboise.
Entre 1491 et 1498 Anne a plusieurs enfants du roi dont aucun ne survit plus de 3 ans.
1498 mort de son époux Charles VIII le 7 avril à Amboise.
1498 la duchesse revient pour la première fois depuis son mariage dans son duché.
1499 mariage d'Anne de Bretagne avec le nouveau roi de France Louis XII à Nantes le 8 janvier.
1499 Anne de Bretagne commande un magnifique tombeau pour son père le duc François II et sa mère Marguerite de Foix au sculpteur Michel Colombe.
1514 la duchesse meurt à Blois le 9 janvier sans que son duché soit rattaché à la France car elle n'a que 2 filles du roi Louis XII, selon ses vœux son cœur sera déposé dans le tombeau de ses parents à Nantes dans sa chère Bretagne.

Claude de France
1499 naissance de Claude de France fille d'Anne de Bretagne et du roi de France Louis XII à Romorantin le 13 octobre.
1514 la duchesse Claude épouse le futur roi de France François 1er
1524 la duchesse meurt à Blois le 20 juillet.

François III
1518 naissance de François III de Bretagne (François de France) fils de Claude de Bretagne et de François 1er roi de France à Blois le 28 février.
1524 François de France devient François III de Bretagne à la mort de sa mère la duchesse Claude.
1524 les états de Bretagne contestent son titre à François III après la mort de sa mère Claude de France car il est en contradiction avec le contrat de mariage d'Anne de Bretagne avec Louis XII donnant le duché à un fils puiné.
1532 sous la pression de François 1er roi de France les états de Bretagne reconnaissent l'union de la Bretagne à la France.
1536 mort mystérieuse de François III au château de Tournon le 10 avril.

Henri 1er (Henri II roi de France en 1547)
1519 naissance de Henri de France fils de Claude de Bretagne et du roi du France François 1er à Saint-Germain en Laye le 31 mars.
1536 il devient duc de Bretagne à la mort de son frère François III.
1547 Henri II devient roi de France le 31 mars et le duché de Bretagne est rattaché à la France de facto.
1559 mort d'Henri II roi de France le 10 juillet à Paris.

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Carte des épidémies du 15ème au 18ème siècles en Bretagne
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Carte des famines du 12ème au 18ème siècles en Bretagne

O.

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Carte de la présence du culte protestant aux 16ème et 17ème siècle en Bretagne

 

— la Bretagne pendant le grand siècle (1610-1715):

O.

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Carte de la révolte du papier timbré ou des bonnets rouges de 1675 en Bretagne

 

— la Bretagne pendant le siècle des lumières (1715-1789):

L'histoire de la franc-maçonnerie moderne avait débuté en Écosse en 1598 par l'édition de statuts par William Shaw, après une lente diffusion dans le reste de l'île, 4 loges londoniennes s'organisent en obédiences en 1717 puis en seulement vingt cinq ans elle initiera la création de nouvelles loges dans une bonne partie des pays du continent européen dont la France en 1725.

En 1744 la Bretagne voit se créer 2 loges maçonniques dont il est difficile de connaitre laquelle fut la première, il s'agit de la loge Saint-Jean de Jérusalem, à Nantes et de la loge l'Union à Lorient, ensuite à Brest en 1745 avec la loge l'Heureuse Rencontre, à Morlaix en 1746 avec la loge la Noble Amitié, à Rennes en 1748 avec la loge Parfaite Union, à Redon en 1762 avec la loge Saint-Jean des Élus de Redon, à Quimper en 1763 avec la loge Heureuse Maçonnerie, à Saint-Brieuc en 1765 avec la loge Vertu Triomphante, à Dinan en 1765 avec la loge Tendre Fraternité, à Saint-Malo en 1772 avec la loge Triple Essence, à Guingamp en 1772 avec la loge Étoile des Maçons, à Châtelaudren-Plélo avec la loge Sincère Union, au Croisic en 1775 avec la loge Parfaite Fraternité, à Fougères en 1776 avec la loge Aimable Concorde, à Ploërmel en 1777 avec la loge Parfaite Union, à Saint-Servan en 1783 avec la loge École des Mœurs, à Port-Louis en 1789 avec la loge militaire Parfaite Union, à Pontivy en 1789 avec la loge militaire Amitié à l'Épreuve et à Auray en 1791 avec la loge la Douce Attente.

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Carte des loges maçonniques en Bretagne au 18ème siècle
 
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Carte des loges du Grand Orient de France en Bretagne de nos jours
Carte des loges de la Grande Loge de France en Bretagne de nos jours

Louis XV déclare la guerre à l'Angleterre le 15 mars 1744 pour la succession autrichienne, après avoir attaqué la flotte française à Toulon c'est au tour de Lorient de voir l'arrivée d'une flotte anglaise au Pouldu le 30 septembre 1746 avec pour objectif la ville de Lorient siège de la compagnie des Indes, un concurent beaucoup trop présent dans ce qu'ils considèrent comme leur chasse gardé. Après 7 jours de face à face les officiers attachés à la défense de Lorient décident d'une réddition dans l'honneur sans savoir que les 4500 Anglais avaient levés le siège et avaient regagnés leurs vaisseaux pour rembarquer en bon ordre, les iles d'Houat et d'Hœdic puis la presqu'ile de Quiberon seront occupées dans les jours suivants par la même escadre anglaise avant son retour au pays.

Pendant la guerre de 7 ans (1756-1763) il y eut plusieurs expéditions anglaises en Bretagne, la ville de Saint-Malo avec ses armateurs et ses corsaires focalisait toutes les ressentiments de l'amirauté anglaise, au mois de juin 1758 il y a une première tentative infructueuse et sans combat par le duc de Malborough depuis Paramé puis la même année une seconde avec le général Bligh depuis l'ouest avec 9000 hommes.

Cette seconde tentative pour prendre Saint-Malo commence le 4 septembre 1758 par le débarquement de troupes anglaises dans l'anse près du village de la Fosse en Saint-Lunaire mais après plusieurs jours de réflexion et les difficultés à traverser la Rance le général Bligh décide de renoncer et de se replier vers Saint-Cast où la flotte est mouillêe. Un premier accrochage a lieu pour traverser le bras de mer au Guildo, 2 jours seront perdus par les Anglais grace aux Bretons locaux commandés par Rioust des Villes-Audrains, ces 2 jours seront mis a profit par le duc d'Aiguillon pour rassembler une armée capable de s'opposer au corp expéditionnaire anglais. La bataille a lieu le 11 septembre 1758 quand l'armée française qui talonne l'arrière garde anglaise arrive sur la grève de Saint-Cast où le rembarquement des ennemis va bon train, seul un tiers des troupes anglaises est encore sur la grève soit environ 2700 hommes parmi les meilleurs et chargés de couvrir la retraite des autres. Le duc d'aiguillon a divisé ses hommes en 3 colonnes, celle de gauche est commandée par d'Aubigné, celle du centre avec de Broc et la dernière par de Balleroy, chacune de ces colonnes doit descendre sur la grêve par 3 chemins différents et attaquer les Anglais malgré le feu continu des vaisseaux ennemis au large, l'artillerie française quant à elle est disposée vers le moulin à vent d'Anne proche du bourg de Saint-Cast. Le premier a arrivé sur la grève est d'Aubigné avec ses hommes et après une hésitation pour parcourir les 5 à 600 mètres à découvert se sont les quelques volontaires bretons qui entrainent le reste de la colonne, la colonne de de Broc arrive ensuite puis tardivement celle de de Ballerois, les Anglais sont acculés le long de la falaise de la pointe de la Garde où il seront tués ou faits prisonniers, plusieurs canots seront coulés en tentant de rejoindre les vaisseaux. Les pertes anglaises sont estimées à environ 1700 morts et 700 prisonniers pour 200 morts pour les Français. Rioust des Villes-Audrains sera un héros en Bretagne et le duc d'Aiguillon un héros en France avant ses démêlés avec le parlement de Bretagne puis sa disgrâce sous Louis XVI.

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Cartes de la bataille de Saint-Cast le 11 septembre 1758 pendant la guerre de 7 ans

La presse généraliste en Bretagne débute quelques décennies avant la révolution française avec le journal "Annonces, affiches, nouvelles et avis pour la ville de Nantes" en 1754 ainsi que "Affiches générales de la Bretagne" en 1770 et à Rennes avec l'éphémère "Nouvelles du temps" en 1747 ainsi que "Affiches de Rennes" en 1784, bien sûr il y a eut fin 17ème siècle et début 18ème siècle des réimpressions du journal parisien "la Gazette" ou "la Gazette de France" créée par Théophrasque Renaudot en 1631, ces réimpressions sont tout de même parfois augmentées d'annonces et de nouvelles locales, les villes concernées sont Nantes en 1693 avec annonces locales, Saint-Malo en 1696, Rennes en 1704 et Brest en 1708 avec annonces et nouvelles locales.

Pendant la révolution de nombreux journaux très éphémères paraissent, la grande majorité son favorables à ce changement de régime avec dans leur intitulé pour exemples il y a "Amis de la constitution", "Société de patriotes", "Assemblée nationale", "États-généraux", "Annales républicaines", etc.

Le grand démarrage de la presse locale bretonne débute vers 1830 avec la parution de nombreux journaux dans les grandes villes bien sûr mais aussi dans des villes moyennes comme Ancenis, Châteaulin, Dinan, Fougères, Guingamp, Lannion, Loudéac, Morlaix, Paimbœuf, Pontivy et Savenay, certains journaux arrivent à durer plusieurs décennies et parfois même plus d'un siècle avec souvent des changements de noms et des fusions.

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Premiers journaux breton jusqu'en 1850

 

À la veille de la révolution la Bretagne comptait 9 pays (correspondant approximativement aux 9 diocèses), le Léon, le Trégor, le Pays de Saint-Brieuc, le Pays de Saint-Malo, le Pays de Dol, le Pays Rennais, la Cornouaille, le Vannetais et le Pays Nantais.

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Carte des diocèses bretons
Carte des pays bretons

Le 21 septembre 1788 plusieurs parlements du royaume demande au roi Louis XVI que le états généraux soient convoqués en tiers comme les derniers en 1614 avec un tiers pour la noblesse, un tiers pour le clergé et le dernier tiers pour le tiers état, la décision du 27 decembre 1788 de doubler le tiers état provoque le refus de siéger de la noblesse bretonne et d'elle seul car les noblesses des autres provinces de France ne suivent pas l'exemple breton, de facto cette désision provoque une majorité pour le tiers état si les états généraux sont convoqués.

 

— la Bretagne pendant la révolution française (1789-1799):

Louis XVI roi de France convoque les états généaux le 24 janvier 1789 lesquels s'ouvrent le 5 mai de la même année.

Le tiers état breton avait 44 députés choisis par sénéchaussées et le clergé breton 22 députés choisis par diocèces et aucun pour la noblesse bretonne qui refura de siéger aux états généraux.

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Députés du clergé breton en 1789
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Députés du tiers état breton en 1789

Le redécoupage du royaume de France avait été proposé à plusieurs reprises avant la révolution mais sans résultat. Dans les cahiers de doléances de 1788 ce sujet revient souvent et pousse l'assemblée nationale sur proposition de l'abbé Sieyès à élaborer une réorganisation administrative du royaume le 7 septembre 1789.

Un premier découpage géométrique est proposé par le comité présidé par Jacques-Guillaume Touret et déposé le 29 septembre 1789 d'après la date inscrite sur la carte mais le dépôt est peut être antérieur, son principe s'inspire des travaux de Robert de Hessein fait 20 ans plus tôt. La France est divisé en départements représentants des carrés de 18 lieues de côté, chaque département est lui même divisé en 9 districts représentants des carrés de 6 lieues de côtés. Les 18 lieues correspondent semble t-il à la distance qu'il est possible de faire à cheval pour rejoindre de tous points du département son chef-lieu, le cartouche de la carte est "chassis figuratif du territoire de la France partagée en divisions égales entre elles". Ce découpage géométrique ne sera pas retenu et vite remplacé par une division de la France plus réaliste.

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Carte du découpage déposé par le comité présidé par Jacques-Guillaume Thouret en septembre 1789

En novembre 1789 un autre découpage avec une variante divisait la Bretagne en 6 départements mais ils ne furent pas retenus en partie à cause des représentants rennais qui souhaitaient obtenir une façade maritime pour leur futur département d'Ille et Vilaine. Avec ce découpage les villes de Dinan ou Saint-Malo auraient put devenir chef-lieu de département ainsi que Morlaix ou Landerneau. Saint-Brieuc et Rennes sont les grands gagnants de l'abandon de ce découpage pourtant la population bretonne aurait justifié 6 départements.

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Carte de Bretagne avec un découpage de la Bretagne en 6 départements
 
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Carte de Bretagne avec une variante du découpage de la Bretagne en 6 départements

Un découpage de la Bretagne en cinq départements déposé devant l'assemblée nationale depuis septembre 1789 en même temps que le découpage géométrique, il semble être la meilleur base de travail et son principe sera retenu en novembre 1789.

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Carte de la Bretagne divisé en 5 départements

Des échanges de territoires entre départements eurent lieu jusqu'en janvier 1790 avant une adoption du tracé définitif le 26 février 1790 avec date d'effet le 4 mars 1790.

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Carte de Bretagne des échanges entre départements

L'assemblée nationale décide que les noms des départements fassent référence à la géographie et notamment aux cours d'eau, pour la Bretagne les noms suivants sont retenus, Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan, ce dernier à la caractéristique unique au niveau national de ne pas être du français mais du breton (morbihan = petite mer).

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Carte de Bretagne en 5 départements adoptée définitivement le 26 février 1790

Les départements bretons sont divisés en 9 districts et parmi ces districts l'un d'eux devient le chef lieu du département, ce sera Saint-Brieuc pour les Côtes-du-Nord, Quimper pour le Finistère, Rennes pour l'Ille-et-Vilaine, Nantes pour la Loire-Inférieure et Vannes pour le Morbihan.

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Carte de Bretagne des districts en 1790

La Bretagne passe de 9 pays d'inégales dimensions en 1788 à 5 départements de superficies proche en 1790.

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Carte du Bretagne du passage des pays au départements

La résistance au nouveau régime sera plus forte en Bretagne que dans bon nombre de provinces notamment dans le Pays Nantais, le Vannetais et le Léon, dans ces régions le nombre de prêtres assermentés (qui ont prété serment à la constitution) sont souvent inférieurs à 10%, le Trégor et la Cornouaille sont les régions où le nombre de prêtres assermentés est le plus élevé, parfois plus de 40 ou 50%.

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Carte de Bretagne des prêtres assermentés en 1792

La quasi totalité des villes bretonnes sont favorable à la révolution, les campagnes de Loire-Inférieure, du sud-ouest du Morbihan et d'une partie du Léon sont par contre hostiles au nouveau régime.

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Carte de Bretagne des partisans et des adversaires de la révolution française en 1793

Des révoltes paysannes ont lieu en Bretagne dès 1791 contre la révolution, elles sont du principalement à deux raisons, la première est religieuse avec le refus d'avoir des prêtres ayant prêté serment à la constitution civile du clergé, la seconde est coutumière avec la suppression des avantages et particularités que la Bretagne avait conservé malgré la perte de sa souveraineté au début du 16ème siècle, de plus, la levée en masse de 1793 augmenta significativement les révoltes paysannes qui passent de simples jacqueries en guerre civile entre républicains et paysants commandés souvent par des nobles qui prendront le nom de Chouans.

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Carte de Bretagne des révoltes paysannes de 1791 à 1793

En 1793 la révolution française incite fortement les changements des noms parfois millénaires des communes et villes qui ont une connotation religieuse avec saint, sainte, chapelle, croix etc... ou une connotation d'ancien régime avec château, vicomte etc... Le département des Côtes du Nord sera celui où les changements seront les plus nombreux de Bretagne, la municipalité de Pommerit le Vicomte changea de nom pour Pommerit le Bescond mais les autorités s'apperçurent que Bescond veut dire Vicomte en breton et la commune dût encore changer pour finalement s'appeller Pommerit les Bois, la plupart des communes reprennent leurs noms d'origine sous Napoléon 1er et Louis XVIII.

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Carte des changements de noms de commune pendant la révolution française en Bretagne
(cartes par départements)

 

Dès mars 1793 la Vendée rentre en insurrection, une armée de Vendéens est créée et sera connue comme armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou commandée par Maurice Gigost d'Elbée, son objectif après la défaite à Cholet le 17 octobre est de rejoindre et prendre un port de la Manche où des renforts anglais pourront les aider. Cette pérégrination en Anjou, Bretagne, Maine et Normandie d'environ 80000 personnes prendra le nom de Virée de Galerne (galerne ou gwalam en breton est un vent froid et humide de l'ouest de la France). Après la défaite de Cholet, le reste de l'armée vendéenne se replie sur Beaupréau puis sur Saint-Florent le Vieil, les 17 au soir et le 18 octobre est consacré à la traversée sans problème de la Loire grâce aux 4000 hommes qui avaient pris position au nord de la Loire à Varades avant la bataille de Cholet. Henri de la Rochejaquelein agé de 21 ans est choisi pour remplacer Gigost d'Elbée sérieusement blessé, le 20 octobre, les villes de Candé, Segré, Château-Gontier sont prises sans réels combats puis Laval est prise le 22 octobre et défendue victorieusement le 26 du même mois, ensuite Mayenne est occupé le 2 novembre puis le 3 c'est au tour de Fougères après une bataille où les républicains réussissent à fuir vers Rennes, Vitré et Avranches, depuis la prise de Laval le 22 de nombreux Chouans ont rejoint l'armée des Vendéens (le nom de Chouans vient soit de Jean Cottereau dit Jean Chouan un de leur chef, soit du cri du chat huant ou chouin en gallo). Les Vendéens et les Chouans quittent Fougères le 8 en direction de Granville et plus particulièrement de son port au lieu de Saint-Malo qui avait été pressenti, le 9 ils sont à Dol puis le 14 sans l'aide de la marine anglaise de Jersey qui ignore l'attaque ils échouent plusieurs fois devant Granville défendue par le général Peyre. Un retour vers la Vendée est décidé, les républicains sont vaincus à Pontorson le 18 novembre puis à Dol entre les 20 et le 22 novembre, Fougères est réoccupé le 23, Laval le 25 mais cette virée en début d'hiver fait des ravages dans l'armée des Vendéens et des Chouans qui subissent une défaite le 3 et 4 décembre devant Angers puis une autre les 12 et 13 décembre devant le Mans ce qui les obligent à se replier sur Laval. Beaucoup de Chouans quittent l'armée et se sont principalement des Vendéens qui descendent vers la Loire dont seuls 1200 hommes ont le temps de traverser le fleuve dont leur chef Henri de la Rochejaquelein accompagné de Stofflet, le gros de l'armée soit 6000 hommes environ plus un nombre équivalent de non combattant reste au nord de la Loire et se retranchent dans Savenay où ils sont écrasés le 23 décembre par plus de 18000 républicains, 600 prisonniers vendéens sont exécutés et environ 1650 femmes et enfants seront envoyés à Nantes pour mourir fusillés ou noyés par Carrier dans ce que l'ont appellera les noyades de Nantes.

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Carrier
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Henri de la rochejaquelein
 
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Stofflet
 

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Carte de la Virée de Galerne en 1793

 

— la Bretagne pendant le consulat et l'empire (1799-1815) :

Le 16 mai 1800 est décidé un recensement nominatif sérieux qui prend donc en compte tous les habitants sans exception contrairement aux recensements antérieurs qui comptabilisaient les feux fiscaux soit le nombre de foyer, néanmoins il faut signaler le recensement nominatif effectué par Louis Phélypaux de Pontchartrain en 1694 dont il reste peu de trace et celui de 1794 nominatif aussi. Lucien bonaparte, frère du premier consul Napoléon Bonaparte impose en 1800 aux maires de fournir une liste nominative de tous les habitants de leurs communes, ce recensement nominatif et crédible est considéré comme le point de départ des recensements modernes qui depuis seront effectués tous les 5 ans sauf en périodes de guerre. La Bretagne possède 2 202 715 habitants en 1801 avec une très grande majorité de ruraux, au milieu du 19ème siècle la population du littoral breton augmente notamment dans le sud puis après la première guerre mondiale un phénomène d'exode rural touche le centre Bretagne, pour finir un afflue de population ce dirige vers les villes bretonnes et leurs périphéries a partir de 1950 ce qui se poursuit encore de nos jours principalement à Nantes et à Rennes. En 2011 la Bretagne compte 4 514 131 habitants soit une augmentation de 104,9% en 210 ans. Le département des Côtes-d'Armor ou plus exactement des Côtes du Nord avait la plus forte population en 1801 et la moins forte en 2011, la Loire-Atlantique anciennement Loire-Inférieure a connu le chemin inverse.

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Carte des recensements nominatifs depuis 1801

Recensements nominatifs depuis 1801 par départements

Le 26 messidor an IX (15 juillet 1801) Bonaparte, premier consul délègue son frère Joseph pour signer le concordat avec l'église catholique pour mettre fin à la constitution civile du clergé qui avait été très mal perçue surtout en Bretagne et en Vendée.

En 1803 le premier consul Napoléon Bonaparte décide la construction d'un canal entre les ports de Nantes, de Lorient et de Brest afin d'éviter les transports côtiers vulnérables aux attaques anglaises. La première pierre est posée pour une écluse vers Châteaulin le 7 septembre 1811, la navigation entre Nantes et Redon ainsi qu'entre Brest et Carhaix est ouverte en 1836, la totalité des 364 km de voies navigables entre Nantes et Brest est ouverte le 1er 1842 et inaugurée en 1858 par Napoléon III neveu de Napoléon 1er. La création d'un autre canal, celui d'Ille et Rance est décidée par le premier consul en 1804 pour relier Rennes à Saint-Malo et en poursuivant par la rivière la Vilaine une liaison fluviale est créée entre la manche et l'océan atlantique.

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Carte des canaux de Nantes à Brest et de l'ille et rance

L'empereur Napoléon 1er arriva à Nantes dans la soirée du 8 août 1808 en provenance de Napoléon-Vendée (la Roche sur Yon) accompagné de l'impératrice Joséphine, des ministres Talleyrand, Maret, Decrés et des généraux Duroc et Bernard, il fut accueilli avec enthousiasme par la population et les notables nantais. L'empereur visitera dans les jours suivants la ville de Nantes et son port, une fonderie à Indret, les quais et les chantiers navals de Paimbœuf et fera même une promenade sur une galère spécialement construite pour lui. Des problèmes en espagne obligent Napoléon a quitter Nantes le 11 août 1808 pour Paris sans continuer sa visite de la Bretagne, il ne visitera jamais Napoléonville (Pontivy) la ville bretonne qui porte son nom et dont la visite était prévue le même jour.

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Napoléon 1er

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Carte du voyage de Napoléon 1er en Bretagne en août 1808

En novembre 1806 le blocus imposé par Napoléon 1er sur les produits anglais débarqués dans les ports d'une grande partie de l'Europe continentale nuit beaucoup au commerce maritime breton, de plus en réaction au blocus, les Anglais décident en 1807 grâce à leur suprématie navale d'empêcher au maximum les entrées et sorties des ports français.

Le retour de Napoléon 1er en mars 1815 au début des Cent-Jours ne provoqua pas d'insurrection en Bretagne et en Vendée malgré les tentatives des bourbons, le décret d'avril sur la mobilisation des gardes nationaux et des anciens soldats déclencha par contre une reprise de la chouannerie nommée couramment "petite chouannerie". Les principales batailles eurent lieu dans le Morbihan, en Loire-Inférieure et en Vendée avec les victoires des Chouans à Sainte-Anne d'Auray et Muzillac et celles des impériaux à la Trinité-Porhoët, Auray, Châteauneuf du Faou, Guérande et Rocheservière.

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Carte de la petite chouannerie en 1815

Après la défaite de Waterloo le 18 juin 1815 et la seconde abdication de l'empereur Napoléon 1er le 22 juin 1815 les troupes coalisées continuent leur pénétration en France, ce sont les Prussiens qui au mois d'août 1815 poussent leur avancée jusqu'en Bretagne dont ils occuperont grosso modo la partie est d'une ligne entre la baie de Saint-Brieuc et Nantes, le sud dela Loire est épargné. Les deux grandes villes que sont Nantes et Rennes doivent subvenir à l'entretient de contingents importants de Prussiens jusque vers le début d'octobre 1815 date de leur retrait. Le traité de Paris du 20 novembre 1815 stipule l'evacuation des troupes d'occupations (prussiennes, autrichiennes, russes, bavaroises, badoises, hessoises, saxonnes, wurtembergeoises et anglaises) à l'exception de celles du nord et de l'est de la France qui resteront plusieurs années (1818 pour certaines), mais ce traité ne change rien pour la Bretagne qui a déjà vue partir les Prussiens depuis environ un mois et demi.

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Carte de l'occupation prussienne d'une partie de la Bretagne en 1815

 

— la Bretagne pendant la révolution industrielle (1815-1914):

Le premier train arrive en Bretagne en 1851 dans la gare d'Ancenis puis dans celle de Nantes la même année, la ligne Paris Nantes Quimper est inaugurée en 1863. La ligne Paris Rennes Brest est ouverte en 1865 après avoir desservi Rennes en 1857 puis Saint-Brieuc et Guingamp en 1863.

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Carte du réseau ferré breton en 1913
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Carte du réseau ferré breton en 2006

En août 1858 l'empereur Napoléon III, l'impératrice Eugénie et leur suite entament un voyage dans l'ouest de la France, ils arrivent en Normandie le 3 août et visitent Caen puis Cherbourg. Le couple et sa suite embarquent à Cherbourg le 8 août sur le navire la Bretagne en direction de Brest où ils arrivent le 9 pour visiter la Bretagne. Le 10 août l'empereur assiste à une revue des troupes et visite l'arsenal et l'hôpital, le 11 août un tour de la rade de Brest sur le navire Reine-Hortense est effectué, le 12 août ils sont à Quimper, le 13 août à Lorient pour voir le lancement du vaisseau le Calvados et visiter l'arsenal, le 15 août à Sainte-Anne d'Auray où ils assistent à une messe puis arrivent en soirée à Vannes, le 16 août à Napoléonville (Pontivy), le 17 août à Saint-Brieuc où Napoléon III promet de faire passer la prochaine ligne de chemin de fer Paris Brest par Saint-Brieuc, le 18 août à Lamballe pour visiter le haras puis Dinan avant d'arriver à Saint-Malo en soirée, le 19 août visite du bassin et des remparts de la cité corsaire avant d'arriver à Rennes dans l'après-midi, le 20 août un banquet est organisé avec un discours de Napoléon III et ensuite une revue des troupes au Champ de Mars, le 21 août le cortège impérial quitte Rennes en chemin de fer pour Saint-Cloud résidence impériale en saluant au passage les Vitréens.

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Napoléon III

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Carte du voyage de Napoléon III en Bretagne en août 1858

Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870 et perd rapidement cette guerre, durant cette guerre une armée de Bretagne est créée après la défaite française de Sedan, elle s'installe dans de très mauvaise conditions à Conlie près du Mans sous les ordres du général de Kératry. Le camp de Conlie ou plutôt le marécage de Conlie car les tentes sont montées sur un sol gorgé d'eau verra passer 60000 hommes principalement des Bretons, les armes et les munitions promises par Gambetta n'arriveront jamais ou dans un état de rouille avancé, visiblement le gouvernement de défense nationale était suspicieux envers les soldats bretons en cette période de bouleversement. Le général Kératry démissionne en novembre 1870, le camp de Conlie est fermé le 13 janvier 1871 la veille de l'arrivée des Allemands et l'armée de Bretagne est dissoute le 7 mars 1871.

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Carte de l'occupation allemande en 1871

La défaite des armées de l'empereur Napoléon III en 1871 face à l'armée allemande composé majoritairement de Prussiens entraine la perte de l'Alsace-Lorraine ainsi qu'un occupation du nord et de l'est de la France pendant 2 ans pour certaine zones. Les troupes d'occupation s'arrêtent à environ 60 kms des limites est du département d'Ille et Vilaine.

La perte de l'Alsace-Lorraine provoque un sentiment de revanche chez de nombreux Français, pour avoir les moyens de ses ambitions le nouveau régime en l'occurrence la troisième république va parsemer le pays de nouvelles casernes..

La Bretagne hébergera à la veille de la grande guerre de 1914-1918 environ 24 régiments d'infanterie, 7 régiments d'artillerie, 2 régiment de dragons et 1 régiment de chasseurs à cheval plus 11 régiments d'infanterie territoriale constitués dans les quelques jours avant ou après la déclaration de guerre du 3 août 1914.

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Carte des régiments stationnés en Bretagne à la veille de la guerre de 1914-1918

Le football (héritier de la soule du moyen-âge) est codifié en Angleterre au milieu du 19ème siècle. Dès 1880-1890 la communauté anglaise de Dinard et de Saint-Servan jouent au football sur le sol breton, ce sport est dans un premier temps est appelé ballon rond. La plupart des équipes de football sont créés au sein d'association omnisports catholique ou non, l'engouement rapide pour ce nouveau sport permettra a ces équipes de prendrent leurs indépendances au cours des ans, d'autres équipes se créeront au sein de clubs pratiquant que du football.

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Carte des premiers clubs de football en Bretagne à la fin du 19ême siêcle ou au début du 20ème

 

— la Bretagne pendant la première guerre mondiale (1914-1918):

De nombreux camps de prisonniers sont ouverts en Bretagne loin du front dès le début de la guerre, notamment dans certaines îles bretonnes (Belle-Île, Île de Groix et Île de Sieck), les principaux camps sont à Nantes, Dinan et au Palais à Belle-Île. Deux sortes de populations sont privé de liberté, bien entendu il y a les militaires prisonniers de guerre mais aussi des civils étrangers appartements aux puissances en guerre contre la France et des Alsaciens et Lorrains suspectés de sympatie allemande. Les camps de Crozon et notamment celui de l'Île Longue auront la particularité d'interner des civils capturés après des arraisonnements en mer de bâtiments allemands et autrichiens mais aussi hollandais comme le paquebot Neuw-Amsterdam où 713 passagers furent dirigés vers les camps malgré la neutralité de la Hollande.

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Carte des camps de prisonniers allemands en Bretagne pendant la guerre de 1914-1918

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Allié anglais
     
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Départ de soldats
Transport de canons
Camp de Coëtquidan
Arrivée de prisonniers

La Bretagne fut très durement touchée pendant la première guerre mondiale, guerre meurtrière entre toutes avec un nombre de morts bretons évalué à environ 138000 soit 23% des mobilisés bretons, un nombre nettement supérieur à la moyenne française qui est de 16,1%. Pour sans convaincre il suffit de regarder le nombre de noms inscrits sur le monument aux morts de la moindre petite commune bretonne.

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Tressignaux
Pludual
Jugon les Lacs
Tramain
Lézardrieux
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Nantes
Lamballe
Pleubian
Lorient
Rennes
Monuments aux morts 1914-1918

 

— la Bretagne pendant l'entre deux guerres mondiales (1918-1939):

La précédente guerre en l'occurrence la première guerre mondiale avec ses 1,8 millions de morts français était surnommée la der des der, mais cela ne sera malheureusement pas le cas, malgré les menaces aux frontières le pays tarde à relancer son industrie militaire et l'état major ne tient pas en compte les progrès notamment dans l'utilisation des blindés et de l'aviation, en un mot la France et les Français ne sont pas préparés pour un nouveau conflit.

La Bretagne à la veille de la déclaration de guerre de 1939 hébergeait trois fois moins de régiments formés qu'en 1914, ce vide sera rapidement comblé et bénéficiera d'un délai supplémentaire car plusieurs mois séparent l'entrée en guerre des premiers combats, cette période prendra le nom de "drôle de guerre" en France, "fausse guerre" au Royaume-Uni, "guerre assise" en Allemagne et "guerre étonnante" en Pologne.

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Carte des régiments stationnés en Bretagne à la veille de la guerre de 1939-1945

 

— la Bretagne pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945):

Le 3 septembre 1939 le Royaume-Uni (11h00) puis la France (17h00) déclarent la guerre à l'Allemagne suite à l'invasion par cette dernière de la Pologne, après 8 mois de face à face qui sera baptiser de "drôle de guerre" les forces armées allemandes rentrent en Belgique et en Hollande le 10 mai 1940, très vite la défaite des forces armées hollandaises, belges, françaises et britanniques est patente, les Allemands rentrent à Paris, déclaré ville ouverte le 14 juin 1940.

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Général de Gaulle

Dès fin mai 1940 la possibilité de créer un réduit breton est envisagé avec comme ligne à défendre les rivières Couënon et le sud de la Vilaine donc en excluant les villes de Fougères, Vitré, Châteaubriant, Nantes et Saint-Nazaire. Le général de Gaulle rentre au gouvernement Reynaud le 5 juin 1940 et vient 2 fois en Bretagne et plus précisément à Rennes les 12 et 15 juin 1940 pour évoquer cette possibilité de réduit breton, l'avancée très rapide de l'armée allemande (Rennes est bombardée le 17 juin 1940 et occupée le lendemain) ainsi que le manque de défense naturelle conséquente provoquent l'abandon définitif du projet de réduit breton dont Quimper devait être la capitale en hébergant le gouvernement, le général de Gaulle part de Brest le 15 juin pour Plymouth sur le contre-torpilleur français Milan, sa famille le suivra le 18 juin 1940 toujours de Brest un jour avant l'arrivée des Allemands dans le port breton et sur l'un des derniers navires pour l'Angleterre.

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Parcours en Bretagne du général de Gaulle en juin 1940
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Réduit breton envisagé de fin mai à mi juin 1940

Les troupes de la wehrmacht mettrons 5 jours pour occuper la Bretagne de Fougères le 17 juin 1940 à Saint-Nazaire le 22 juin 1940, avant l'arrivée des troupes d'occupation quelques Bretons notamment des marins partiront pour l'Angleterre des ports de Paimpol, Camaret, Douarnenez et surtout de l'Île de Sein pour être le premier noyau des forces françaises libres de Londres au côté du général de Gaulle ce qui fera dire à ce dernier "l'Île de Sein est le quart de la France".

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Progression en Bretagne de l'armée Allemande en juin 1940

La Bretagne hébergera dans les premiers mois de la guerre un grand nombre de réfugiés, principalement du nord de la France et de la région parisienne. Ce nombre avoisine 1,5 million dans la première quinzaine du mois de juin avant de diminuer rapidement par le retour des réfugiés chez eux, en août un recensement indique 751000 réfugiés en Bretagne et moins de 100000 en fin d'année.

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Réfugiés en Bretagne en août 1940

Le 20 octobre 1941 dans le cadre de la construction du mur de l'atlantique les autorités d'occupation allemandes décident la création d'une zone côtière interdite sur environ 10 km de profondeur à l'intérieur des terres depuis le Danemark jusqu'à la frontière espagnole, cette zone inclus toutes les iles. Les villes de Saint-Malo, Saint-Brieuc, Brest et Lorient sont inclus dans cette zone côtière interdite contrairement à Dinan, Morlaix, Quimper, Vannes et Nantes.

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Zone côtière interdite en Bretagne

(zone côtère interdite par départements bretons)

Malgré une économie principalement rurale, la Bretagne souffrira de la pénurie de nombreux produits de consommation courante, les villes seront les plus touchées avec pour aggraver les choses d'importantes réquisitions de produits alimentaires et de bétail, réquisitions qui ne feront qu'augmenter au cours de la guerre.

De nombreux maquis se créent en 1942 avec une augmentation des effectifs en 1943 grâce aux réfractaires du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). L'important maquis Saint-Marcel dans le Morbihan sera le lieu de combats le 18 juin 1944 peu de temps après le débarquement des troupes alliées en Normandie. Les résistants sont regroupés dans plusieurs organisations, les FTP (Francs Tireurs et Partisans), FFI (Force Française de l'Intérieur), AS (Armée Secrète) et plus tard les S.A.S. (Special Air Service).

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Maquis bretons

Pendant l'occupation allemande les ports de Brest, Lorient et Saint-Nazaire joueront un rôle important et deviendront des places fortes maritimes, ils hébergeront la flotte des u-boat de la kriegsmarine, Brest sera aussi le port d'attache des plus puissants navires de surface allemands mais les bombardements incessants le l'aviation britannique provoqueront le départ le 17 février des plus grosses unités vers l'Allemagne (cuirassés Gneisenau et Scharnhorst ainsi que le croiseur lourd Prinz Eugen). la luftwaffe disposera d'une dizaine d'aéroports plus ou moins importants, de faux pistes furent créées principalement dans le nord de la Bretagne

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Bases navales et aériennes allemandes en Bretagne

Les troupes de la wehrmarcht stationnées en Bretagne dépendaient de la 7ème armée allemande dont l'état-major se trouvait au Mans. Les principales stations radars étaient situées à Plévenon (Cap Fréhel), à Ploumana'ch, à Plougasnou, à Saint-Pabu, à Plogoff (Pointe du Raz), à Locmiquélic (près de Lorient), au Croisic et à Saint-Nazaire. L'effectif total allemand en Bretagne variera avec une diminution en 1941 avec l'envoi de troupes allemandes sur le front de l'est et une augmentation en 1944 pour sécuriser les côtes en prévision d'un débarquement des forces alliées, néanmoins le nombre total ne semble ne pas avoir dépassé les 80000 à 100000 hommes en Bretagne dont une grande proportion avait plus de trente cinq ans.

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Stationnement de la wehrmach en Bretagne en 1944
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Stations radars de l'armée allemande en Bretagne en 1944

Le débarquement anglo-américain a lieu le 8 juin 1944 sur les côtes de Normandie, l'opération Cobra qui consiste à faire une percée éclair d'où le nom de cobra vers le sud du département de la Manche débute le 25 juillet et se termine le 31 juillet par la prise d'Avranches par la 3ème armée du général Patton qui en profite pour ouvrir une la brèche qui sera connu sous le nom de percée d'avranches et foncer vers le sud et vers la Bretagne, Rennes est libéré dès le 4 août.

Front le 1er août 1944 à midi
Front le 2 août 1944 à midi
Front le 3 août 1944 à midi
Front le 10 septembre 1944 à midi

Quatre villes portuaires bretonnes seront en grande partie détruites pendant la libération, il s'agit de Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire, des poches de résistances allemandes ce forment à Tréguier-Paimpol, Saint-Malo, Brest et surtout Lorient et Saint-Nazaire, ces 2 dernières résisteront d'ailleurs jusqu'à l'armistice du 8 mai 1945.

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Progression en Bretagne de l'armée américaine en août 1944

 

— la Bretagne après la deuxième guerre mondiale:

Le tout nouveau service des prisonniers de guerrre ouvrit en Bretagne de nombreux camps de prisonniers de l'axe, certains prisonniers seront affectés au déminage notamment dans le nord de la Bretagne. Les camps seront actifs d'août 1944 à 1948 et fermeront progressivement au gré des retours dans leurs pays des prisonniers.

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Camps de prisonniers de guerres en 1945 en Bretagne
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Camps de prisonniers de guerres en 1946 en Bretagne

Le général de Gaulle se rend de nombreuses fois en Bretagne après la seconde guerre mondiale, la première visite sera celle de 1945 en tant que président du gouvernement provisoire puis plusieurs visites d'ordre privé avant les importantes visites officielles de 1960 et 1969 comme président de la république, lors de cette dernière visite le général lira un poème en breton de son oncle un autre Charles de Gaulle à Quimper, ce sera son dernier discours public.

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Charles de Gaulle

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Carte des nombreuses visites du général de Gaulle en Bretagne, soit d'ordre privé soit officielles en tant que président du gouvernement provisoire puis président de la république

Voyages du général de Gaulle par départements

Le référendum sur les régions et le sénat est annoncé par le général de Gaulle lors de son discours de Quimper le 2 février 1969, courageusement le général conditionne son maintient au pouvoir au résultat de ce scutin. Le NON l'emporte avec 52,41% contre 47,59% pour le OUI, tous les départements bretons voteront oui sauf les Côtes du Nord qui opteront de justesse pour le NON. La Bretagne sera l'une des rares régions à donner un OUI franc au général de Gaulle avec 904060 soit 55,54% contre 723734 soit 44,46% de NON.

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Carte du référendum du 27 avril 1969

La première marée noire importante sera celle du Torrey Canyon en 1967 avec ses 121000 tonnes et marquera les esprits, l'échouage de l'Amoco Cadix en 1978 avec ses 227000 tonnes devant Portsall pollua les côtes bretonnes du Sillon de Talbert à Pleubian jusqu'à la baie d'Audierne soit la plus importante pollution de toutes celles qui touchèrent la Bretagne.

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Carte des principales marées noires en Bretagne depuis 1967

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Carte des principales villes bretonnes actuelles

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Carte des 28 pays bretons actuels

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Carte du réseau routier breton actuel

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— la langue bretonne:

La limite linguistique de la langue Bretonne n'à cesser de reculer vers l'ouest depuis le 9ème siècle au profit de la langue Galèse (Gallo), pour simplifier ont peu dire que le Breton en Basse-Bretagne et le Gallo en Haute-Bretagne.

Le Breton est une langue Celte arrivée avec les migrations des 5ème et 6ème siècles venues principalement des Cornouailles et du Pays de Galles, reste à savoir si à l'époque l'Armorique avait encore un fond de parlé Celte donc Gaulois face à la romanisation du territoire depuis le milieu du 1er siècle avant Jésus-Christ avec entre autres sa langue Latine.

Le Gallo est une langue Romane issu du Latin et classée dans la famille des langues d'oïl, certains linguistes considérent le Gallo comme un dialecte et une variante du Français au même titre que le Normand, le Picard, le Mainiot etc...

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Cartes de l'évolution des limites linguistiques dans le temps entre le breton et le gallo

Les cultures, les traditions et souvent les langues celtes comme en Bretagne ont réussies à résister jusqu'à nos jours dans quelques territoires de l'ouest de l'Europe continentale et du nord et de l'ouest des Iles Britanniques, il sagit de l'Irlande (Éire), l'Écosse (Alba), le Pays de Galles (Cymru), les Cornouailles (Kernow), l'ïle de Man (Mannin), la Bretagne (Breizh), les Asturies (Asturies) et la Galice (Galicia).

Parmis les nombreuses réunions des nations celtes il y a le Festival Interceltique de Lorient en Bretagne, le Celtic Connections Festival de Glasgow en Écosse, le Pan Celtic Festival en Irlande, le Festival International du Monde Celte à Ortigueira en Galice et le Festival Interceltique d'Avilés à Avilés dans les Asturies.

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Cartes des nations celtes

 

— Évolution du nom de la ville de la Bretagne au cours des siècles:

Kyrtoma (la grosse bosse) 4ème siècle avant Jésus-Christ, d'après Pythéas.
Aremonica ou Aremoricus (Armorique) 1ème siècle avant Jésus-Christ (comprend la Bretagne et une partie de la Normandie), d'après Jules César et Stabon
Bretannia Minor
Britannia 6ème siècle.
Bretanie
Bretaigne au moyen-âge.
Bretagne ensuite.

Avant 1491

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