Le monument aux morts de
Duault compte 89 noms.
Calvaire près de la chapelle Saint-Jean de Landugen
Chapelle Saint-Jean de Landugen
Pierres tombales près de la chapelle Saint-Jean de Landugen
Pierre près de la chapelle Saint-Jean de Landugen
Statue près de l'église Saint-Maudez
Monuments inscrits ou classés:
CHAPELLE DU PRIEURÉ DE LANDUGEN - INSCRIT LE 17 DÉCEMBRE 1926
CHÂTEAU DE ROSVILIOU - INSCRIT LE 22 JANVIER 1927
Dictionnaire historique et géographique de Ogée (1778-1780):
DUAULT ; à 14 lieues & demie à l'Est-Nord-Est de Quimper, son Evêché ; à 26 lieues de Rennes ; & à deux tiers de lieue de Callac, sa Subdélégation, Cette Paroisse releve du Roi, & ressortit au Siege royal de Carhaix. On y compte 3000 communiants, y compris ceux de Landugen, de Burtulet, de Locarn, & Saint-Nicodême, ses treves : la Cure est à l'Ordinaire. Landugen est un Prieuré où l'on fait les fonctions curiales.
Albert de Morlaix & quelques autres disent que Duault est une des plus anciennes Paroisses de Bretagne. Saint Hernin, qui vint s'y établir en 532, reçut du Seigneur du Quelin un petit terrein situé auprès de l'ancienne ville de Ker-alus. Ce Saint y bâtit un Monastere, dans lequel il vécut jusqu'en 540, année de sa mort. On éleva, dans la suite, sur son tombeau, l'Eglise de Locarn, qui forme aujourd'hui une treve de Duault-Quelin. La Chapelle de Saint-Servais, sise à trois quarts de lieue de ce bourg, & dans son territoire, est très-renommée dans le pays, sur-tout par une assemblée qui s'y tient tous les ans, le 13 de Mai, & où il se trouve plus de dix mille personnes, particuliérement de l'Evêché de Vannes, qui font ce voyage pour demander une récolte abondante. Les femmes, en entrant dans cette Chapelle, ôtent leurs coëffes, & les mettent au bout de leurs bâtons, pour les faire toucher à la figure du Saint, qu'elles prient, à haute voix, de leur accorder de bon bled noir, de bonne avoine, & autres grains. Les hommes en disent. autant ; &, après la cérémonie, ils entrent dans la sacristie, où ils achetent du Marguillier la banniere processionnelle, qu'ils paient argent comptant, & avec laquelle ils forcent le Prêtre de faire une procession autour de la Chapelle, auprès de laquelle est un petit ruisseau qui sépare cet Evêché d'avec celui de Vannes. Les habitants de l'Evêché de Quimper, pour empêcher qu'elle ne passe de l'autre côté, & ne tombe par-là dans la possession des Vannerais, attendent la procession dans cet endroit, où la banniere est mise en pieces par tous les assistants, qui s'efforcent d'en avoir chacun un petit morceau. Ceux qui ne peuvent en approcher, tiennent leurs bâtons en l'air, & demandent, par des cris horribles, une bonne récolte. Pour empêcher le désordre, on a soin de commettre environ deux cents hommes pour y mettre la police ; mais, pour l'ordinaire, cette troupe, trop peu nombreuse, est repoussée & vaincue par le grand nombre des combattants. En 1766, l'Evêque de Quimper défendit au Recteur de Duault d'ouvrir la Chapelle de Saint-Servais, le jour de l'assemblée dont on vient de parler. Le Prêtre voulut obéir à ses ordres ; mais les Vannerais se rendirent à la Cure, se saisirent du Curé, le mirent sur leurs bâtons, avec lesquels ils avoient formé une espece de brancard, & le porterent jusqu'à la Chapelle, dont ils briserent les portes, & le forcerent de célébrer l'Office divin comme par le passé. Le matin du jour de cette assemblée, il est d'usage de mettre, dans un endroit de la Chapelle, un petit pain d'un sol, béni & enfermé dans une espece de reliquaire qu'on appelle le seuil de Saint-Servais. Tout le monde se trouve à la même heure pour veiller à son ouverture, & celui qui peut s'emparer de ce pain l'emporte, & le dépose précieusement chez lui ; il l'examine soigneusement quand lui ou quelqu'un des siens tombe malade : si, disent-ils, il vient à moisir, le malade en mourra ; mais s'il reste dans son état ordinaire, la maladie ne sera pas dangereuse.
Il y avoit jadis à Duault-Quelin, une Jurisdiction royale, qui fut unie & incorporée à celle de Carhaix, par Edit du Roi Charles IX, donné le 29 Mars 1564. Il ne s'y exerce plus qu'une moyenne-Justice, qui ressortit à la Cour Royale de Carhaix. La Terre & Seigneurie de Quelin appartenoit, en 1460, à Olivier de Quelin, que le Duc François II, par ses lettres données à Nantes, le 7 Janvier de cette année, créa Grand-Maître de son artillerie, Capitaine Général & Gouverneur des Francs-Archers & Arbalétriers élus des Paroisses du Duché de Bretagne. Le Roi Louis XII, par ses lettres données au mois de Mai 1512, accorda la qualité de Banneret à Olivier, Seigneur de Quelin & du vieux Châtel, pour qu'il pût, ainsi que ses successeurs, porter ses armes & intersignes en banniere. Cette maison portoit pour devise, dans ses armes, ces mots : En toute saison, il fait bon prendre conseil. Cette Seigneurie a une haute, moyenne & basse-Justice, qui s'exerce à Locarn, & appartient présentement aux héritiers de M. de Carcado.
Les autres maisons nobles sont : Ker-norquin, Ker-bournet, l'Espoul, & Ker-mateman ; ces deux derniees ont chacune haute, moyenne & basse-Justice, qui s'exercent à Callac, & appartiennent à M. de Coat-Coureden, Chevalier, Seigneur desdits lieux, & descendant de Pierre de Coat-Coureden, Ecuyer de la Duchesse Anne, son Sénéchal universel en Bretagne, & son Ambassadeur vers le Roi d'Angleterre, en 1489.
On trouve, dans cette Paroisse, le canton du Bourgneuf, qui fait partie de l'ancien Bailliage de Duault, qui depuis peu a été réuni au Domaine du Roi sous le ressort de Carhaix ; & la forêt de Duault qui appartient à Sa Majesté, & contient environ huit cents quarante arpents de terrein : elle est entourée de murs fort antiques & en partie écroulés ; les ruines d'un ancien château des Ducs qu'on y apperçoit, nous prouvent que c'étoit autrefois un parc : c'est dans cette forêt qu'est la source de la riviere d'Aulne, qui va se perdre dans la rade de Brest, à 16 lieues de là ; cette riviere, & les autres du pays, abondent en truites. Ce territoire est irrégulier, & assez mal cultivé. On y voit des terres labourables, de bonnes prairies, & beaucoup de landes.
LOC-HARN ; treve de la Paroisse de Duault ; à 13 lieues à l'Est-Nord-Est de Quimper, son Evêché ; à 28 lieues de Rennes ; & à 2 lieues de Callac, sa Subdélégation. Cette treve releve du Roi. L'Eglise de Loc-Harn fut bâtie sur le tombeau de Saint Hernin, qui mourut dans l'Hermitage qu'il avoit édifié dans cet endroit, l'an 530. Les Seigneurs de Quelin, du Bezou, de Ker-prigent, de Loquenel, & de Lochrit, ont droit de sépulture dans cette Eglise. Quellen, haute, moyenne & basse-Justice, à M. de Carcado ; Loquevel, haute, moyenne & basse-Justice, à M. Fleuriot de Langle ; Lopuen, moyenne & basse-Justice, aux enfants de M. le Gonidec de Tressant.
La cure correspond à la ou aux personnes en charge des âmes de la paroisse — La cure est à l'alternative signifie qu'elle est présentée soit par l'Évêque soit par un autre possesseur du droit de présentation et souvent alternativement — La cure est à l'ordinaire signifie qu'elle est présentée par l'Évêque — Subdélégation désigne un lieu possédant un pouvoir délégué par une autorité — Ressort de ou ressortir de signifie dépendre de — Une trève est une succursale de paroisse — 1 lieue (lieue tarifaire de 2400 toises) correspond à environ 4677 de nos mêtres — 1 livre (poids) correspond à environ 490 de nos grammes — 1 millier (poids) correspond à environ 490 de nos kilogrammes — La basse-Justice traite des infractions mineures et des affaires concernant les droits dus au seigneur — La moyenne-Justice traite des infractions pouvant entrainer des amendes ou peines de prison conséquentes, mais pas la peine de mort — La haute-Justice traite des infractions les plus graves où la peine de mort peut être prononcée — L'orthographe de la fin du 18ème siècle est respectée.